La technique en COLLECTIVE

Sans renier le droit à l'antenne pour tous, il est indéniable que la prolifération des antennes individuelles en milieu urbain pose non seulement un problème d'esthétique mais aussi ne répond pas à une rationalisation de la réception : pourquoi disposer plus d'une dizaine d'antennes sur une toiture, alors que, dans la plupart des cas, deux antennes peuvent apporter à chacun tout ce qu'il souhaite recevoir en programmes ? La réponse à cette question suppose qu'une distribution collective apporte des services identiques à une réception satellite individuelle. Ceci signifie que chaque utilisateur puisse faire son propre choix de programmes et que ce choix tienne compte de l'évolution de l'offre des deux satellites incontournables pour les bouquets numériques : Astra 19,2 ' Est et Eutelsat Hot Bird 13' Est. Ceci élimine d'office les deux types d'installation suivants :

Toute installation figée dans sa conception et réalisation initiale est à proscrire : cela sous entend un choix arbitraire des programmes distribués et des interventions ou modifications techniques pour l'obtention de nouveaux programmes.

Une installation collective doit donner accès à tous les services liés aux émissions numériques cela exclu la remodulation des signaux en VHF/UHF Nous n'aborderons pas ce type d'installation. Seule est prise en compte la distribution des signaux terrestres analogiques en VHF/UHF, couplée à la bande satellite BIS ou Bande Intermédiaire Satellite allant de 950 à 2150 MHz.

Il existe trois principales technologies pour distribuer les signaux numériques dans une installation collective : la BIS commutée, la transposition de fréquence et la transmodulation QAM. Il est possible de mêler ces technologies entre elles, dans la mesure où certaines sont limitatives et n'obéissent pas aux deux critères fondamentaux suivants : choix des programmes et du satellite par l'utilisateur et évolutivité de l'installation.
Ainsi, comme nous le verrons, le filtrage BIS apporte une alternative pour les installations à grand nombre d'utilisateurs. Le nombre d'utilisateurs, ou nombre de prises, est un paramètre fondamental pour le choix d'une technique.

L' installation en collectivitée

Quelque soit le système de distribution choisi, il est nécessaire que les antennes paraboliques de réception délivrent les quatre bandes ou polarités BIS : polarisation verticale bande basse, polarisation horizontale bande basse, polarisation verticale bande haute et polarisation horizontale bande haute. Les LNB Quatro possèdent quatre sorties qui correspondent à ces quatre polarités distribuées par quatre câbles distincts.

Elles sont nécessaires pour que chaque utilisateur puisse, à l'aide de son démodulateur analogique ou terminal numérique, effectuer la sélection comme s'il possédait une antenne individuelle : 13/18 Volts pour la sélection de polarisation et 0/22 khz pour la sélection de bande. Lorsque deux satellites sont distribués, cela nécessite quatre polarités par satellite soit huit câbles distincts ; le choix entre les deux satellites est opéré à partir d'un ordre de commutation soit analogique (60, 75, 400 Hz ou Tone Burst) soit numérique, le DiSEqC.

Pour le petit collectif, la liaison à quatre ou huit câbles est seulement nécessaire entre les LNB et le boîtier amplificateur/commutateur ; il suffit d'un câble pour relier ce boitier aux différentes prises.

Lorsque le nombre de prises est important, il faut utiliser la BIS commutée dite cascadable. Les quatre ou huit câbles doivent desservir les différents niveaux de l'immeuble ; plusieurs colonnes de ce type peuvent être nécessaires. Chaque niveau possède alors son propre boîtier de commutation : chaque utilisateur envoie son ordre de commutation pour choisir la polarité et le satellite. Ce type d'installation doit être capable de fournir un niveau imposé à chaque prise et de respecter un taux d'erreurs minimale.

La bis commutée en étoile

Ce type de distribution s' applique à des installations comportant de deux à douzes prises : c'est typiquement le cas d'une distribution dans une villa individuelle ou un immeuble que l'on peut désigner par du «petit collectif». C'est la solution la plus élémentaire. Les entrées du commutateur sont directement reliées aux sorties d'un LNB Quattro et éventuellement au câble d'une antenne terrestre sur le commutateur. Les sorties utilisateurs permettent de connecter de 4 à 12 prises selon le modèle choisi. Alimentés directement par le secteur et disposant d'amplificateurs intégrés, ces produits doivent être adaptés aux signaux numériques. Veuillez au moment du choix à consulter le pouvoir de séparation : cela vous évitera quelques mosaïques intempestives.

Généralement utilisés seuls, il est possible de les doubler pour incrémenter le nombre d'utilisateurs. Dans ce cas, un jeu de splitters sera nécessaire pour la connexion au LNB. Ces boîtiers assurent l'alimentation du LNB. Dans le meilleur des cas 24 prises pourront être alimenté, plus, des amplis sat pourrons être utiliser à l' entrer des répartiteurs à vos risque et péril !

Il existe des LNB de 4 à 8 sorties avec un couplage terrestre ce qui permet d' alimenter récepteurs analogique ou numérique indépendamment. Ce type d' installation est limité et ne permet que de recevoir qu' un satellite, une adjonction d' un autre satellite serait complexe en cablage avec des commutateurs et moins il y a de connexion, moins de panne ! (conseil)

Extensions à deux satellites


La réception de deux satellites implique l' utilisation d'un système de commutation, soit par tornalité analogique (60, 175, 400 Hz ou Tone Burst), soit par DiSEqC. L'idéal est de posséder un récepteur satellite intégrant cette fonction, si ce n'est pas le cas, il faudra insérer entre le récepteur et la prise un générateur autonome. Actuellement, la plupart des démodulateurs analogiques possèdent une commande DiSEqC, de même que les terminaux numériques non propriétaires , seul le terminal propriétaire TPS gére cette commutation (pour quelque chaîne récupéré sur Astra 19°).

Dans une telle configuration toutes les bandes de fréquences ou polarités des satellites Astra et Hot Bird sont présentes ; elles permettent une totale transparence de réception aussi bien analogique que numérique. Alimenté en 220 Volts le boîtier commutateur/ répartiteur est autonome. Les huit entrées sont actives en absence de tout signal de commutation. La sélection des bandes de l'un des satellites est assurée par le 13/18 Volts et la présence ou non du 22 kHz; la sélection des bandes du deuxième satellite n'est réalisée qu' en présence d'un signal de commutation de type DiSEqC.

En conséquence, la programmation des programmes sur le récepteur doit générer le signal de commutation adéquat.

A défaut, il est nécessaire d'intercaler un générateur de commutation.
Un conseil : soyez prudent, car tous les générateurs ne respectent pas les mêmes cahiers des charges : un essai préalable s'impose...

La Norme DiSEqC ayant évoluée dans le temps, certains boîtiers générateurs de commande DiSEqC ne sont pas compatibles avec la norme actuelle.

La bis commutée CASCADABLE


La distribution BIS commutée en étoile a des limites imposées par le nombre d'utilisateurs et des limites sur le matériel qui ne peut diviser et amplifier un signal indéfiniment.

Dans un immeuble, une colonne de distribution va desservir couramment de 2 à 10 appartements par étage (dans le pire des cas HML). Pour un immeuble de huit étages, cela correspond à plus de quatre-vingts logements. Dans ce type de configuration, il est pratiquement impossible de concevoir une distribution utilisant une architecture en étoile.

Le choix de la BIS commutée est souvent un choix de raison : il permet de laisser la porte ouverte à de futures chaînes, qui, au moment de la réalisation de l'installation, sont encore dans les cartons des opérateurs TV (nouveau lancement de satellite et remplacement des transpondeurs 27 Mhz en 36 Mhz et suppression des chaînes analogiques).
C'est aussi un choix stratégique, car avec ce choix technologique il n'est pas indispensable que tous les occupants de l'immeuble soient connectés.
Un étage peut recevoir seulement un boîtier de liaison, infiniment moins coûteux, qui laisse la possibilité aux occupants de cet étage de se connecter ultérieurement.
La première étape, dans une installation cascadable, consiste à disposer en haut de colonne d'un signal équilibré (isolation des polarités).
L' amplificateur ou le premier commutateur de tête permet l'alimentation des LNB, l'égalisation et l'amplification des niveaux des quatre bandes BIS.

Si l'on se souvient que chaque amplification apporte un niveau de bruit supplémentaire, nous comprenons immédiatement l'intérêt de minimiser les pertes : le signal étant moins bruité après une première amplification de colonne, on peut aller plus loin et desservir beaucoup plus d'utilisateurs.
Ce système conduit à une meilleure flexibilité dans les solutions à apporter aux installations, le calcul des niveaux est facilité en utilisant sur le haut de l'installation des boîtiers passifs.
Cela équilibre le niveau plus élevé à cet endroit de la colonne, pour ensuite utiliser des boîtiers compensés sur les niveaux suivants ; si l'installation comporte douze ou treize étages, il suffira après le huitième d' insérer un amplificateur aprés le huitiéme niveau pour prolonger la colonne de distribution avec un signal et C/N suffisant.
Nous donnons ici un simple exemple : dans la pratique cela ne s'improvise pas mais se calcule.

Tableau comparatif des différentes techniques de distribution

SYSTÈME

Nombre
canaux effectif
Terminal
indispensable
( et décryptage)
Modification de
l’ installation
existante
Evolutivité de
l’ installation
Remodulation HF (a) non non non
Remodulation QAM (b) oui non (3) non
Transposition QPSK 30 maxi oui oui non
BIS Commutées étoile tout oui oui oui
BIS Commutée cascadable tout oui oui oui
Remodulation HF + transpo ou QAM totale oui (1) oui non
BIS QPSK ET QAM tout oui (2) oui oui

Explication :
(a)
Ceci dépend du nombre de canaux rediffusé sur une installation. Ces nouveaux canaux peuvent provenir d’ émetteur étranger ( chaîne belge ou suisse,etc...) ou remodulé à partir d’ une station de modulation HF analogique (il n’ y a plus beaucoup de chaîne intéressante !) ou numérique par exemple remoduler Euronews, la RTBF, TV5 et bien d’ autres gratuites en Français ou en langue étrangère cela dépend du site.

(b) Ceci dépend du nombre de canaux diffusé par l’ opérateur

(1) Cela dépend du résidant. S’ il veut recevoir seulement les programmes hertzien diffusé sur le site il n’ a pas besoin de terminal numérique. Il peut si...il le veut :
- seulement recevoir les programmes gratuits, s’ équiper d’ un terminal numérique “libre accès”.
- soit s’ abonner à un opérateur ( TPS ou Canalsatellite ou un bouquet de chaîne étrangère... sauf en transposition et en QAM)

(2) Terminal libre...réception des chaînes GRATUITES terminal propriétaire “...tu paye...” le QAM et toujours payant.

(3) Si et seulement si le réseau et ULB aux normes en vigueur et que nos chers amis du “câble” ne vienne pas mettre des PB adressable...

Architecture d' une installation en bis commutée Astra / Eutelsat

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